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Les sentiments Paradoxe :
les émotions sont du poison
Peut-il exister une seule émotion sans réflexion ?Deux amoureux discutent sur un banc, observés par un grand père. -
Les émotions c'est le bazar ! Le mieux ce serait de ne plus
en avoir ! T'es toujours en train de pleurer pour un rien, et puis
tu crois en l'amour, mais chaque fois tu te mens ! Un jour tu aimes,
un jour tu n'aimes plus ! - On a le droit de changer d'avis quand même ! - Ce n'est pas le problème. Le problème c'est que tu éprouves des sentiments sans savoir pourquoi ! Résultat, tu es comme un papillon qui n'arrête pas de voler de fleur en fleur ! - Et alors, c'est beau un papillon ! - Mais tu oublies qu'avant d'être un papillon, c'était une chenille qui bouffait tout, les cultures ou les arbres ! Tu te limites aux apparences et ça mène à la catastrophe ! - Mais les émotions aident à déplacer des montagnes ! C'est ce qui donne de la force ! ça donne du relief à la vie ! C'est génial les émotions ! Pourquoi tu voudrais les supprimer ? C'est idiot ! - La souffrance. Voilà pourquoi je voudrais supprimer les émotions ! Parce que lorsque tu es enthousiaste, l'instant d'après il arrive une contrariété et tu déprimes ! C'est épuisant ces hauts et ces bas ! L'idéal ce serait de ne pas être joyeux, de ne pas être triste, juste zen ! Détaché de ces montagnes russes. - Tu veux dire comme un bonze ? - Je n'ai pas envie d'être un religieux ! Je veux quand même être dans la vie active, normal ! -
Alors tu veux être « détaché »
tout en étant « attaché » au monde
actuel ? - Les besoins sexuels existeront toujours ! Et pas besoin d'amour pour avoir des relations sexuelles pour faire des enfants ! - Ha oui, précise bien « pour faire des enfants » parce que je te rappelle que le sexe procure aussi des émotions ! Du plaisir ! Enfin, si c'est bien fait ! Alors comment tu vas pouvoir faire des enfants, sans jouissance ? Ne parlons pas de la jouissance féminine qui reste une énigme, mais de la jouissance masculine ! - Et bien ça fera une exception, c'est tout ! -
Alors les hommes devraient avoir « exceptionnellement du
plaisir » et pas les femmes ? -
Ha merde ! J'en sais plus rien ! - Mais si je n'avais pas peur, je n'aurai pas besoin de tes bras de temps en temps ! - Toi qui veux être « indépendante » et qui te dis à juste titre l'égale des hommes, et bien tu n'auras plus besoin de cette dépendance que sont mes bras protecteurs. Tu te débrouilleras toute seule. Comme une grande. - Et bien... Tout ça parce que tu n'arrives pas à gérer les émotions ! - Et oh, toi non plus tu n'arrives pas à les gérer ! Qui est-ce qui se plaint sans cesse des gens qui t'énervent au travail ! Ce ne serait pas mieux de travailler sans être soumis à cet énervement permanent ? ... Le grand père : - Si je puis me permettre jeunes gens, être dans la tempête des sentiments avec les avantages et les inconvénients, ou chercher à ne plus ressentir en se forçant, ou en se coupant du monde, ce n'est peut être ni l'une ni l'autre une solution idéale. - Et votre expérience va nous dire quoi ? -
Mon expérience va vous répondre : conscience.
- L'inconscient, on lui met sur le dos plein de choses, mais il suffit de réfléchir « pourquoi », et l'inconscient devient conscient ! Pas la peine d'en faire une montagne. Pas à pas, comprendre où est la place de chaque chose. Ainsi, lorsque vous haïssez quelque chose, c'est qu'elle semble menacer votre survie. Et si une chose vous menace, au lieu de vous laisser submerger par la haine, il est plus intelligent de déterminer ce qui précisément vous menace, d'en discuter, puis de prendre des décisions pour autant que possible ne plus être soumis à cette menace. Parfois c'est dur d'y échapper, mais il y a toujours une solution aux problèmes. Il suffit d'arriver à se remettre en cause, de remettre en cause nos certitudes qui nous aveuglent. - La haine, d'accord, mais quand on aime, on aime ! Point barre ! -
Si on veut se limiter à cette surface, on peut. Mais comme vous
l'avez dit, il ne faudra pas s'étonner à un moment de
ne plus comprendre, de s'apercevoir que certaines choses s'usent, etc. - L'amour, ça fait faire n'importe quoi, donc ça menace notre survie aussi ! -
Il ne faut pas confondre l'analyse d'une situation (qui amène
le sentiment de survie assurée au maximum dans le cas de l'amour),
avec la suite de la situation ! - Et qu'est-ce qu'on a de plus à connaître cette évidence : dans l'amour on est « bien » et dans la « haine » on est mal ? Ce sont des évidences ! -
Evidences en apparences. Lorsque quelqu'un est violent, vous y voyez
quoi de prime abord ? Probablement un être dangereux parce
qu'il utilise la force. - Créer de l'harmonie en disant à un mec qui utilise les poings pour s'exprimer, qu'il est faible et mentalement fragile ? Je ne pense pas que sa réaction soit l'harmonie ! Ce sera plutôt une envie de me casser la gueule ! -
Il est évident que lorsqu'une personne a déjà du
mal à exister, si on lui dit qu'il n'est qu'un « enfant »,
son ego se sentira encore plus menacé. - Ou lui donner envie de cogner parce qu'on se mêle de ce qui ne nous regarde pas ou parce qu'il se sent menacé ! Vous êtes un utopiste de croire que le dialogue permet de soigner !
- Cela peut
arriver qu'après avoir été en partie « mis
à nu », un individu réagit avec violence, monte
sur ses grands chevaux, mais là encore c'est lié au sentiment
qu'il a d'être menacé. -
A vous entendre, vous avez l'air de penser que son sentiment d'être
menacé est faux. Mais en même temps, vous dites que dans
sa tête, il est vrai. -
Sûr à 100% tout le temps ? - En tous cas, mon amoureux, je le trouve parfait ! - Mais cet amour est une émotion, un sentiment, par conséquent ce n'est qu'une partie incomplète du raisonnement ! Cela ne veut pas dire que vous n'êtes pas réellement amoureuse, cela veut dire qu'on se focalise sur certains éléments de l'autre, en grossissant leurs importances, et en étant peut-être aveugle sur d'autres. - C'est une position de rabat-joie ! Vous n'avez pas dû être souvent amoureux ! Ou alors vous avez été souvent déçu ! -
Il est vrai que l'expérience fait relativiser certains emportements,
mais ne croyez pas que je sois un déçu de l'amour. Et
je vais peut-être vous dire quelque chose qui va vous surprendre : - Aimer un alcoolique, ce n'est pas évident ! -
L'alcoolisme est une maladie, il ne faut pas tout confondre. Aimer une
personne alcoolique ne veut pas dire apprécier son alcoolisme,
mais faire en sorte qu'elle s'en sorte, car une personne soumise à
une dépendance forte ne peut pas s'en sortir sans l'aide d'autres
personnes. - Ce point est bien frustrant ! -
C'est vrai. Il faut comprendre que cette frustration naît du fait
que l'on pense pouvoir tout faire sur toute chose. Cette pensée
est un peu prétentieuse, surtout lorsque l'on en fait un absolu,
une certitude. La compréhension aide à relativiser sa
frustration. Non ?
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