Contrer
une manipulation
Paradoxe
: savoir manipuler un manipulateur
Manipulations :
L'ennemi est partout, même
en moi.
Comment ne pas devenir fou ?
« Ne
pas se croire manipulé, c'est déjà être manipulé. »
« Voir
des manipulations partout, c'est être paranoïaque, manipulé
par soi-même »
Alors
on respire, et tranquillement on identifie « qu'est-ce qui
est quoi ? »
Le
meilleur moyen pour contrer une manipulation est de connaître
son fonctionnement universel.
Définition
de la manipulation : utilisation d'éléments faux
dans une suite de causes et d'effets dans le but de déclencher
une action prévue d'avance. (Amener la future victime à
faire ce que le manipulateur avait l'intention de lui faire faire).
Ces
éléments faux seront, soit totalement imaginaires, soit
leur l'importance aura été grossie ou amoindrie par rapport
à la réalité.
Un
manipulateur ou une manipulatrice se sert des facteurs de survie entraînant
un déclenchement de décision à savoir :
le désir ou/et
la peur.
Le
désir prend généralement la forme de la
sécurité, incarnée par ce que propose le manipulateur.
La
peur, est basée sur un danger, celui de ne pas suivre
les recommandations du manipulateur.
Outils
du manipulateur :
Pas de
réflexion.
Pour
manipuler plus facilement, le manipulateur dit généralement
ce que la personne en face à envie d'entendre. Cela entraîne
moins de résistances dans l'esprit du manipulé, ce dernier
n'a pas à réfléchir car ce qu'il a envie d'entendre
est déjà dans sa tête.
Cela crée une
impression d'harmonie (fausse) entre le manipulateur et le manipulé.
Pas
de temps à perdre.
Un
esprit manipulateur ne laissera pas le temps pour réfléchir
ou pour vérifier les informations en présence :
« Si vous
signez tout de suite, je vous fais une remise supplémentaire. »
L'effet
de masse.
Plus
il y a de cerveaux en présence, moins il y a de chances de se
faire manipuler ?
Faux :
Le nombre de personnes
présentes n'est pas une garantie si toutes ces personnes ont
le même avis. L'important est d'avoir des avis les plus différents
possibles. C'est lorsque l'argumentaire de chacun est exposé,
que peut se dessiner les contours de la réalité.
Le nombre de personnes
présentes entraîne l'effet de masse.
Le grand frisson créé
par une masse à l'unisson... Un sentiment trompeur d'invulnérabilité.
En général,
plus on est nombreux, plus on a une chance de survie, (sauf pour les
humains n'ayant pas confiance dans la présence d'un trop grand
nombre de congénères).
Ça marche pour
les troupeaux de zébus attaqués par des fauves, ça
marche également pour l'homme lorsqu'il débarque en grand
nombre sur un champ de bataille.
Nous sommes protégés
par la masse. Et si cette masse va dans une seule direction (si elle
crie, chante ou bouge à l'unisson) cela augmente considérablement
l'effet de puissance.
Puissance égale
survie. Et si rien ne résiste à son mouvement, elle se
sent immortelle.
La
vérité plutôt que la réalité.
Le
manipulateur annonce dire la vérité, mais la vérité
est différente de la réalité.
La vérité
est ce que l'on croit, ce que l'on juge « vrai ».
La réalité,
elle, n'a que faire de notre croyance ou de notre jugement.
Notre
vérité peut être la réalité, mais
ce n'est pas du tout une obligation, car notre jugement peut être
trompé. La réalité ne raisonne pas, elle ne peut
donc pas se tromper.
Solutions
pour contrer
d'éventuelles manipulations
Connaître
la réelle valeur des éléments en présence :
Comment
ne pas tomber dans la paranoïa et voir des manipulations partout
?
On peut se tromper
sur chacun des éléments qui nous entourent, alors comment
ne pas devenir fou en voyant le danger à chacun de ses pas ?
Respirer
profondément et régulièrement est un premier pas.
Notre
cerveau doit être apte à faire la distinction entre réalité
et vérité. Pour cela, il doit avoir les capacités
de fonctionner correctement :
Pas de stress, ne pas
manquer de sommeil, ne pas manquer de nourriture, être libre de
communiquer avec autrui sur n'importe quel sujet (sans aucune exception
mais ne pas être obligé de parler de choses gênantes
si le stress est trop présent.)
Comment
distinguer la réalité de notre vérité ?
Notre
monde est ce que nous en voyons, ce que nous entendons, etc. Nos cinq
sens nous donnent des informations, notre sixième sens (notre
imaginaire) ajoute d'autres informations.
Notre cerveau fait
une synthèse de toutes ces informations pour se faire une idée
du monde qui l'entoure.
La
réalité est composée de beaucoup trop d'informations
pour que notre cerveau puisse tout enregistrer et mettre en relation
les informations entre elles. Sans oublier que l'univers bouge, certaines
choses évoluent avec le temps, remettant en cause les relations
« causes à effets » que l'on a pu établir
dans le passé.
Alors,
comment moins se tromper ?
En
relativisant l'importance de son propre point de vue :
« mon point
de vue est ni complètement nul, ni l'absolu. »
En
allant chercher des informations nouvelles, des informations qui ne
vont pas dans mon sens afin de pouvoir m'enrichir des avis différents,
et mettre à l'épreuve les informations et leurs valeurs.
En
étant conscient de la différence entre réalité
et vérité, en connaissant les principes de la manipulation.
Dans
la société actuelle, tant qu'on ne vous demande pas de
suivre aveuglément et rapidement, de donner votre argent, ou
de devenir un esclave sexuel ou un être qui ne doit pas tenir
compte de ses désirs, il y a peu de chance de se faire manipuler.
Savoir
modifier la valeur d'une information dans sa tête,
est
une bonne chose.
Il
y a deux façons de modifier la valeur d'une information dans
notre tête :
une rapide et une lente.
Ces
deux méthodes sont connues des manipulateurs, et doivent être
connues de chacun.
La
méthode rapide peut être symbolisée par votre enfermement
dans une pièce où est diffusé par haut parleur,
un unique discours répété encore et encore.
Exemple avec les
médias : tous les gros titres des différents médias
sont identiques, où que vous regardiez, écoutiez, on parle
de la même chose, donnant une importance considérable à
un fait.
Ainsi, l'information
devient réelle puisqu'elle est « généralisée,
répandue, commune ».
La
méthode lente peut-être réalisée en répétant
une information régulièrement mais par petites touches
et sous des formes différentes. Ainsi, l'information devient
réelle puisqu'elle est historiquement connue depuis longtemps.
Son poids vient de son âge.
Lorsque les informations
transmises sont malhonnêtes, fausses, etc. on les qualifie de
bourrage de crâne (pour le changement rapide) et de changement
insidieux (pour la méthode lente).
Lorsque
les informations transmises sont honnêtes, utiles à une
guérison lorsqu'on est face à une maladie mentale, on
les qualifie de : déprogrammation (cas de personnes embrigadées
dans une secte), ou de thérapie lente (lorsque cela se passe
avec un thérapeute pendant plusieurs mois).
Une
fois qu'une information est bien entrée dans la tête, peut-on
changer quoi que ce soit à cette information ?
Souvent on peut rencontrer
des gens qui annoncent : « moi je suis comme ça
et pas autrement ! » Et tels des rocs ils se dressent
face aux tempêtes...
Mais cette phrase cache
souvent une personnalité qui n'a surtout pas envie de remettre
en cause ce qu'elle pense, dont l'ego empêche toute évolution.
Or, qui dit « évolution stoppée »
dit « mort lente », incapable de s'adapter aux
changements que l'humain subit, crises, etc.
En se croyant forte,
la personne est en réalité fragile.
Savoir
modifier des informations dans notre tête
(modifier
leurs valeurs ou/et leur place
par rapport à d'autres dans des suites de causes et d'effets)
est
primordial pour notre survie.
Exemple
très simple :
je dois acheter du
pain, mais aujourd'hui ma boulangerie habituelle est fermée.
Si notre cerveau ne change pas notre lieu de destination pour aller
à la boulangerie, on se retrouve « comme un con »
devant une porte close.
Exemple
plus complexe :
une maladie mentale
appelée « anorexie » me fait croire que
je suis trop grosse alors que dans la réalité, mon IMC
(Indice de Masse Corporel) est trop bas et cette maigreur menace ma
survie.
Les
informations dont il faut changer la valeur semblent être « je
suis trop grosse ».
« je »
n'est en fait pas « trop gros ».
Sauf que dans le cas
de cette maladie mentale, les informations dont je dois m'occuper à
changer la valeur est : « je suis coupable »,
« je mérite d'être puni », « je
n'ai pas de personnalité », ainsi que reconstituer
(déterminer, comprendre, ...) un trauma passé dominant
qui est la source de ce sentiment de culpabilité.
Et l'un des gros problèmes
pour que l'anorexique puisse changer la valeur de toutes ces informations,
c'est qu'il manque de confiance en lui et s'accroche à ce dont
il est sûr et certain, à savoir : « je suis
nul, je suis coupable, je mérite d'être puni, je dois souffrir
puisque je mérite d'être puni ».
Comment changer la
valeur d'une information dont on croit qu'elle est absolument exacte,
que l'on s'est répété comme « vraie »
un multitude de fois ?
Là
est le problème. Mais ce problème se résout en
mettant tous les éléments à plat, noir sur blanc,
en ayant suffisamment d'énergie (nourriture) pour alimenter son
cerveau, en prenant le temps de comprendre, de communiquer, en relativisant,
en déterminant clairement « où sont mes valeurs
de survie ? », en comprenant que s'il y a souffrance, c'est
qu'il n'y a pas de réelle harmonie.
Savoir modifier la
valeur d'une information dans notre tête se fait donc dans de
bonnes conditions (nourriture, sommeil, etc). C'est primordial pour
rester en contact avec la réalité.
Mais
il n'y a pas de baguette magique pour être au plus prêt
de la réalité. Le maître mot reste « faire
des efforts au bon moment ».
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