La gestion
des paradoxes

La philosophie d'un surviste.

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Intro
Le cercle des profs disparus.

C'est quoi le bonheur ?
Paradoxe : il est partout, mais insaisissable ?
Paradoxe : quête totalement personnelle mais impossible sans les autres.

Gérer la violence
Paradoxe : par la non-violence ou par une violence plus forte ?

L'être supérieur
Paradoxe : Etre supérieur, c'est être esclave

C'est écrit d'avance
Paradoxe : Le hasard du destin ou le destin du hasard ?

Le miroir
Paradoxe : je veux savoir ! Mais pas trop...

La conscience fait peur
Paradoxe : conscience = impuissance ou puissance ?

Je suis né mais je n'existe pas
Paradoxe : peut-on exister sans être ?

L'éducation
Paradoxe : Savoir que l'on ne sait pas.

 

Dialogue avec un clown
Paradoxe : sans la peur, le rire n'existerait pas

Dieu existe-t-il ? (la fin d'un vieux débat)
Paradoxe : dieu est partout et nulle part ?

Anti-dieu contre surviste.
Paradoxe : Annihiler la puissance de " l'idée dieu "
mais reconnaître que " l'idée dieu " est immortelle..

Le but de l'univers (la fin d'un autre vieux débat)
Paradoxe : l'univers bouge sans être vivant

La notion de justice
Paradoxe : pour bien voir, être aveugle

Contrer une manipulation
Paradoxe : savoir manipuler un manipulateur

Le but de ceux qui ont tout
Paradoxe : avoir tout pour s'ennuyer plus

Les sentiments
Paradoxe : les émotions sont du poison ou le nectar de la vie ?

Gérer la mort
Paradoxe : l'impensable doit être pensé

Pense à la virgule
Paradoxe : tout a une fin mais rien ne finit vraiment.

 

 

L'éducation

Paradoxe : Savoir que l'on ne sait pas.

 

Pour mieux apprendre à vivre,
il faudrait commencer par mourir.

Qu'est-ce que c'est encore que cette connerie ?

C'est une image.
Quand on est jeune, on possède plein de capacités sans savoir qu'on les a, sans en avoir conscience. Et au fur et à mesure que l'on vieillit, que l'on perd certaines capacités, on prend conscience des avantages de la jeunesse.

La vieillesse quoi !

Et si un jeune avait déjà conscience de certaines choses avant d'être vieux, ne vivrait-il pas mieux ? Ne vivrait-il pas plus pleinement au lieu de vivre avec des regrets ?

Est-ce que les jeunes doivent être « vieux » avant l'heure ?
Prendre conscience de certaines choses n'est-il pas tuer l'innocence de la jeunesse ? Au lieu de « vivre mieux » sa jeunesse, on ne fait qu'entrer plus tôt dans la « vieillesse ».

Sauf que la vieillesse est dans la tête ! On a l'âge de ses artères.

Bon et alors ? Comment être sage sans être vieux et ainsi mieux vivre pleinement le temps présent ?

Se priver tour à tour de ses 5 sens...

C'est à dire ?

Mettre un bandeau sur ses yeux pendant plusieurs jours, afin de comprendre ce que nous apporte la vue. De plus, en se privant des informations que nous apporte la vue, l'humain est obligé pour pallier à ce manque d'information de développer ses autres sens : le toucher, l'ouïe, l'odorat....
Ensuite, se priver de l'usage des deux mains.

Carrément !?

Oui.
Puis réutiliser non pas toute la main, mais attacher les doigts deux par deux et réapprendre par la conscience, nos facultés d'attraper, de modeler, etc.
Pareille pour les jambes.

Je ne suis pas sûre qu'agir ainsi aide les enfants à être plus conscient !

Moi non plus, car l'âge de la conscience est plus tardif, mais inutile de dire « à tel âge il faut le faire », car tout le monde ne devient pas « adulte » au même moment.
Pourtant, si c'est utile, il faudrait imposer cette démarche avant un âge précis, sinon certains ne voudront jamais faire cet apprentissage !

On ne peut pas « imposer » correctement la conscience. Un cerveau qui n'a que faire de certaines données, les oubliera. C'est pour cela que les meilleurs professeurs sont ceux qui suscitent l'envie de connaître, suscitent la nécessité de savoir, l'intérêt de savoir.
L'éducateur (prof, instit, etc) doit faire en sorte que « sans comprendre ou sans connaître telle ou telle chose, l'élève se sente moins bien » d'où en réaction la motivation à l'apprentissage.

Et après ?

On peut apprendre par la régression (se priver de facultés), mais aussi en augmentant ses capacités, c'est à dire, en découvrant que nos limites ne sont pas celles que l'on croyait.

Devenir un sur homme ou une sur femme ?

Ha ha ! Définir ce qu'est être pleinement un humain avant de vouloir surpasser tout le monde dans tous les domaines, ce serait déjà une bonne chose.
Non, augmenter ses capacités ou définir ses propres limites ce n'est pas quelque chose de « magique » ou un savoir réservé ou quelque chose qui s'achète.
Par exemple, quand on apprend à jongler avec des balles, on ne devient pas un clown, mais on augmente ses capacités à maîtriser les objets et leurs courses.

C'est un peu léger comme « apprentissage ».

Ce n'est qu'un exemple. En voici d'autres où il faut bien repartir de ses cinq sens :

L'ouïe : s'exercer à isoler la mélodie d'un seul instrument dans un morceau de musique utilisant plusieurs instruments ou sons différents.

La vue : il existe tout un tas d'effets optiques intéressants à connaître et bien saisir que la vue, habituellement placée au centre, à la base de « la vérité » n'est qu'une retranscription que fait le cerveau, une interprétation de la réalité.

Savoir que le sens de la vue peut nous tromper, ça fout la trouille, ça déstabilise... Alors est-ce que ça aide à être conscient ? Stable ?

Le point que tu soulèves est intéressant, car beaucoup de gens veulent encore et toujours arriver à un stade mental de « stabilité absolue », comme un rock inébranlable face aux éléments.

Non ! La conscience est un peu à l'image du poème de Lafontaine : « le chêne et le roseau » 
ce dernier annonçant au chêne :
« quittez ce souci. les vents me sont moins qu'à vous redoutables. Je plie, et ne romps pas. »
Alors comment « plier » un mental pour s'adapter sans se renier ?
Car il est facile de serrer les dents dans l'adversité, essayer de « tenir coûte que coûte », mais cela est l'attitude du chêne.
Le roseau plie face aux éléments, qu'est-ce que ça veut dire ? Est-ce que ça veut dire que c'est une girouette qui change d'attitude au moindre vent ?
Pas forcément. Plier sans rompre, c'est par exemple comprendre que pleurer à l'annonce de la disparition d'un être cher, ce n'est pas une « faiblesse », c'est le cours possible des choses, une réaction nerveuse face à quelque chose qui menace gravement notre survie :
Les pleurs ne sont que ça, une réaction nerveuse face à quelque chose qui nous menace.
Et la disparition d'un être cher est quoi qu'on en dise une menace pour nous, car on peut compter sur un être cher, sans lui, on a comme un membre en moins.

Un membre en moins... ça me rappelle ce que tu disais sur l'apprentissage des sens.

Oui, c'est bien ça ! Notre apprentissage, notre « conscientisation » passe par comprendre les causes et les effets qui nous font agir de telle ou telle manière (avec le survisme on comprend pourquoi on pleure, ou pourquoi on rit), et la philosophie surviste tend à apprendre à survivre quoi qu'il arrive.

Car survivre reste le seul et unique but de tous nos gestes. Même dans « apprendre à se servir d'une fourchette » car la survie d'un humain est en grande partie dans l'acceptation de sa personne par les autres, or respecter les normes de convenance « se servir d'une fourchette » est un facteur d'acceptation. (Il y a également d'autres paramètres comme « l'hygiène » de ne pas manger avec des doigts, etc.) Mais ce paramètre sociétal peut évidemment changer lorsqu'on change de société ! Dans les sociétés qui n'utilisent pas de fourchette, comme en Asie avec les baguettes, ou dans d'autres sociétés où on mange avec les mains sans que cela pose un problème).

Par conséquent, pleurer, c'est à dire plier légèrement sous le poids, c'est préférable à « faire le fier ». Ne pas faire ressortir ses émotions (pour des raisons de convenances ou d'ego démesuré), peut s'avérer être un danger car à force d'emmagasiner des émotions, notre mental peut finir par craquer d'un coup.

Comme le chêne du poème de Lafontaine.

Mais on n'est pas obligé de pleurer non plus !

Tout à fait. « Pleurer » face à la disparition d'une personne, que ce soit la disparition définitive d‘une existence (mort) ou lié à des sentiments qui n'existent plus (amour non mutuel), pleurer rester une « réaction nerveuse indiquant une survie menacée par l'événement ». Si l'individu a un certain apprentissage de la vie, qu'il arrive à comprendre parfaitement les causes et les effets qui ont mené à cet événement, s'il est conscient que la vie n'est qu'évolution, (donc changements), et que sa survie n'est pas réellement menacée gravement par l'événement, alors il sera triste, mais la réaction nerveuse des pleurs n'aura pas lieu car « le point de choc nerveux » n'est pas atteint.

Donc, celui ou celle qui ne pleure pas face à un événement tragique, n'est pas forcément moins humain qu'une personne qui pleure.

Tout a fait. Et c'est bien pour ça qu'établir une norme dans les attitudes humaines, un sorte de modèle « parfait » pour atteindre le stade de sur homme, est totalement idiot. Car il n'y a pas d'attitude meilleure qu'une autre. La différence entre une personne qui « assure mieux que l'autre » se fait seulement dans la conscience. Et il est évident qu'une personne qui se laisse envahir totalement par les émotions, sans comprendre comment naissent les émotions, sans savoir les laisser s'exprimer d'une manière naturelle, est beaucoup plus en « danger », en situation de faiblesse, qu'une personne qui comprend pleinement. Mais la personne qui se laisse envahir par ses émotions peut apprendre à tout moment comment naissent les émotions (voir « carte des sentiments » dans le livre « Psychologie et si on arrêtait les conneries ? » ou gratuitement sur le site internet http://www.survisme.info ).

Tu as parlé d'exercices pour prendre conscience de l'ouïe, de la vue, et les autres sens ?

Le toucher : la glace, ça peut brûler. Comprendre que la peau n'est qu'une interface, un moyen d'avoir des informations du monde extérieur, mais qu'avec cette interface on peut obtenir tout une palette d'information autant dans le mal être que dans le bien être.

Comprendre que cette simple interface est l'aboutissement d'un système nerveux complexe, qui passe par tous nos organes intérieurs, et qu'en se faisant masser les plantes des pieds à certains endroits précis, on peut soulager des organes internes soumis à d'autres « influx nerveux » qui eux font du mal à l'organe en question.

La philosophie surviste enseigne-t-elle ces massages ?

Ha ha ! Non, absolument pas. Par contre, elle enseigne à ne pas avoir peur de « savoir », donc si tu veux apprendre à faire ces massages, bouge toi ! Renseigne toi. Ta vie dépend des autres mais également de tes propres décisions, alors agis, n'attends pas d'être forcée par tel ou tel élément. La survie passe par « prendre connaissance de toutes choses, sans limite ».

Mais revenons aux sens et à leur « conscientisation ».

L'odorat : il est possible de faire une odeur de chocolat, sans la moindre goûte de chocolat.
Comment est-ce possible ?
Là encore, la philosophie surviste ne dit pas « il faut faire ces odeurs » ou « il ne faut pas les faire », la philosophie surviste tend à comprendre les mécanismes, comprendre les jeux des molécules, les jeux des capteurs (notre nez et d'autres)
Lié à l'odorat, il y a évidemment le goût, c'est à dire déterminer ce qui est « amer, sucré » et toutes les autres finesses qui donnent une impression de « senteur de banane » dans un vin.
Là encore, goûter des choses différentes, prendre le temps pour mettre des mots, ne pas juger trop vite.

A propos de nourriture, on a souvent plus envie de sucré que d'autres choses, pourquoi ?

C'est à un neuro-biologiste qu'il faut poser la question !

La préférence pour le sucré par rapport à l'amer, est semble-t-il lié à une information « danger » lié à l'amertume, car certains poisons sont amers. Mais ce n'est qu'une possibilité d'explication.
Par contre, le survisme explique bien certains troubles du comportement alimentaire, comment ils naissent, comment ils se caractérisent, et comment on peut arriver à rééquilibrer le cerveau malade, car il s'agit bien d'une maladie mentale. Le terme fait peur, mais ce terme aide à la prise de conscience, et surtout, il n'est pas « définitif » car en se sachant malade, que ce soit dans « trop de nourriture », « pas assez de nourriture », ou « rejet après la prise », on peut faire la démarche de se soigner, de comprendre les mécanismes, et les TCA finissent par disparaître lorsqu'on réapprend ou apprend à se construire. Les TCA (troubles du comportement alimentaire) ne sont qu'un symptôme.

Et sur la tendance de l'humain (surtout des pays riches) à devenir gros ?

Il ne faut pas confondre l'obésité simple avec les troubles du comportement alimentaire, ou troubles compulsifs alimentaires. Quand il y a « compulsion » c'est à dire « besoin incontrôlé », il y a maladie. Quand on devient gros parce que notre régime alimentaire est déséquilibré, alors il y a danger sur notre santé également, mais la source peut être « un simple ennui profond » et il faut « peu » pour reprendre le chemin de l'équilibre alimentaire.
Quoi qu'il en soit, les humains ne sont pas égaux entre eux, certains emmagasinent facilement les calories, d'autres les dépensent très facilement.

Mais ne jamais perdre de vue que la nourriture est avant tout de l'énergie. Que cette énergie est stockée lorsqu'elle n'est pas dépensée par le corps et sa façon de vivre, que l'exercice physique dépense de l'énergie, mais que l'exercice mental dépense également de l'énergie ! Plus on se contente d'appuyer sur un bouton pour vivre, plus on a tendance à grossir !

Cette dernière phrase n'est-elle pas moralisatrice ?

La morale, c'est dire « il faut faire ceci car c'est bien, il ne faut pas faire cela car c'est mal ».

Or la phrase précédente ne dit pas « faites ceci ou faites cela », elle indique juste des faits. Après, que la connaissance de ces faits vous fasse réagir ou non, c'est à vous de voir. Et quoi qu'il en soit il n'y a pas de notion de bien ou mal dans ces propos, même s'il peut y avoir une pointe d'ironie.

Et l'ironie aide à relativiser.

Voilà. Chacun reste libre.

Mais se plaindre ne sert à rien lorsqu'on est les seuls à prendre des décisions, ou à ne pas prendre de décision. Notre vie reste en très grande partie dans nos mains malgré l'influence du monde extérieur.

 

 

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