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Je suis né mais je n'existe pas Paradoxe : peut-on exister sans être ?
Pourquoi ai-je cette impression ? Cette impression de transparence, d'être insipide, de ne pas savoir ce que je dois faire, de n'avoir aucune utilité réelle ? Peut-être parce que tu n'as jamais répondu réellement aux questions essentielles ? Quelles questions essentielles ? Celles que l'on se pose à l'adolescence mais dont souvent on oublie de trouver des réponses. C'est à dire ? « Pourquoi je suis en vie ? Quel est le but de l'univers ? Pourquoi tout ça ? » Je me suis déjà posé ces questions... Mais pour les réponses... Comme chercher une réponse ça te « prend la tête » ou que tu n'as pas envie de te mettre en danger en y réfléchissant, et bien tu n'as pas cherché plus loin... Et les réponses, c'est quoi ? Ha ! Chacun doit répondre soi-même. Si tu adoptes la philosophie d'une autre personne, il y a des risques pour que ça ne te convienne pas complètement. Pourquoi tu me parles de philosophie ? Parce que la philosophie c'est un ensemble de valeurs prioritaires que l'on choisit parmi l'océan des possibilités humaines. Je ne comprends pas. Tu
peux décider de privilégier ta réussite professionnelle,
tu peux privilégier une vie de famille, tu peux essayer de privilégier
tout à la fois, tu peux en avoir rien à faire de tout
ça. Ça c'est de la philosophie de comptoir ! Crois-tu ?
La philosophie n'est rien d'autre qu'une liste de valeurs que tu privilégies.
Ne fais pas de « snobisme » en mettant dans un
cadre doré : Platon, Epicure et les autres. Ça ne me dit toujours pas qui je suis moi ! Normal, tu voudrais avoir la réponse à ta question, comme on choisit un programme télé, en zappant et en ayant immédiatement la réponse ! C'est utopique ! Oui, utopique ! Je suis nulle ! Arrête de te juger, ça ne sert à rien. Il vaut mieux chercher à comprendre. Mais comprendre pourquoi faire ??? ça ne sert à rien tout ça ! Ça fait longtemps que tu n'as pas respiré profondément, lentement, à plusieurs reprises ? Qu'est-ce que la respiration a avoir là dedans ? Le stress. Respirer posément aide à faire descendre son niveau de stress. Et c'est mieux pour réfléchir, car dans la panique, dans la peur, dans l'oppression, on arrive difficilement à trouver les bonnes réponses. Bon,
je respire. Hummmm. Fouuuuuuuu. Refais
le plusieurs fois, et plus lentement. Hummmmm. Fouuuuuuuuuu. Hummmmm. Fouuuuuuuuuu. Hummmmm. Fouuuuuuuuuu. Hummmmm. Fouuuuuuuuuu. Bien.
Oui, et alors ? C'est à elles que je dois demander qui je suis ? Ha ! Qui sait ! Maintenant fixe une de ces petites lumières et fait comme si tu pouvais te transporter à travers l'espace, rejoins cette étoile qui est un soleil. Autour de ce soleil, il y a plusieurs planètes qui tournent. Pose toi sur une de ces planètes. De ce lieu, regarde le ciel étoilé et observe les centaines d'étoiles. Essaye de les compter. Y'en a trop. Je ne peux pas. Essaye tout de même. Je ne te demande pas un chiffre exact. Prends un tout petit morceau de ton champs de vision, et compte. Combien tu en vois ? ... 49, 50, 51, 52. Maintenant à ton avis, dans le ciel entier que tu peux voir, combien de fois peut tenir le petit morceau que tu as utilisé pour compter. Oula !
Maintenant,
prends conscience que ton champs de vision c'est à peine la moitié
de ce qu'il y a à voir puisque si tu étais de l'autre
côté de cette planète, tu verrais un autre ciel
invisible d'où tu es maintenant. Et la multiplication va servir à me dire qui je suis ? Toujours aussi pressée ? Oui,
ça va te servir à savoir qui tu es. C'est pour me dire que je ne suis rien du tout que tu m'as fait cette belle démonstration ? Merci ! ça me déprime encore plus ! Ha ! Non, ne déprime pas. Comprends que le monde ne se limite pas à ton nombril et à son devenir. Mais j'en ai rien à foutre de l'univers si moi je n'arrive pas à trouver MA place. Ta place, elle est quasiment rien. A l'échelle de l'univers, tu n'es même pas une poussière ! A l'échelle du temps, c'est pareil ! La durée de vie de notre soleil est approximativement de 9 milliards d'années, donc même si tu vis cent ans, ça ne représente rien du tout ! Merci, ça me déprime encore plus ! Comprends ta déprime et tu comprendras pourquoi tu ne trouves pas ta place. Hein ? Tu
es déprimé de ne pas trouver ta place en partie parce
que tu as regardé les autres humains, et parmi eux, ceux qui
réussissent, ceux qui sont « quelqu'un ».
Et tu voudrais être pareil. Mais même ceux là restent
des infimes poussières, du presque néant à l'échelle
de l'univers. J'ai peur et tu crois que c'est en me disant des trucs pareils que je vais avoir moins peur ? Tu
as peur de quoi ? Peut-être... L'une des solutions philosophiques que te donne l'univers, il est au niveau des particules élémentaires. 'Tin mais de quoi tu vas encore me parler pour ne pas répondre à mes vraies questions ?! Sois
patiente. Le carbone n'est pas éternel, ça brûle et ça disparaît ! Faux. Le carbone solide brûle mais ce transforme en gaz. Et ce gaz est de nouveau transformé par les plantes en carbone, les plantes sont mangées par l'homme, ainsi de suite. Infiniment. Mais je ne me résume pas à du carbone ! Non,
mais c'est une partie non négligeable des réponses que
tu cherches. Ha ça, si je savais. Le pire, c'est que la réponse, tu la connais déjà. Ha ? Je ne suis même pas sûre que mes parents s'aimaient ! Qu'ils s'aimaient ou non, n'a rien à voir avec ta naissance. Tu es née parce qu'un spermatozoïde a rencontré un ovule. Le reste, on s'en fout complètement ! Pardon ? Mais c'est important de savoir si j'ai été désirée, comment je... Non,
on s'en fout. Car le fait que tu aies été désirée
ou non, que tu aies été issue d'un amour passionné
ou banal, d'une rencontre brève ou longue, ne change absolument
pas ce fait de base : si un spermatozoïde n'avait pas fécondé
un ovule, tu ne serais pas là. Parce qu'un spermatozoïde a rencontré un ovule. Mais bon, c'est un peu court comme réponse ! Tu
veux quoi ? Un paquet cadeau ? Avec un joli kiki dessus ?
Mais connaître ses parents, savoir si... C'est important ! Oui et non. C'est important d'avoir des parents parce que l'enfant a besoin de repères dans ce monde, et que les parents, les personnes normalement les plus présentes autour de leur enfant, servent à ce dernier de « jalons ». L'enfant se dit « une femme, c'est maman », « un homme, c'est papa ». Mais lorsque l'on naît sans père ou sans mère, on peut se trouver d'autres modèles, et avoir une vie parfaitement heureuse et réussie. Tout de même, c'est plus dur quand on est orphelin. Oui,
c'est plus dur parce que lorsqu'on a du souci, c'est bien utile d'avoir
des parents. On n'a pas à se poser trop de questions, on va vers
eux, et ils vous cajolent plus ou moins bien. Des amis, je n'en ai pas ! Commence d'abord par savoir qui tu es, ensuite tu pourras faire des rencontres, te faire des amis, sans avoir à te dire « je suis nulle » « je vais être ridicule » etc. Car se dire ces choses là, ça transparaît et les « autres » sont souvent mal à l'aise. Il faut donc commencer par savoir qui on est, s'accepter sans se forcer, mais en se comprenant. Bon, et l'ovule fécondé, il doit faire quoi de sa vie ? Il doit commencer par se construire. Concrètement ? Se construire, ça veut dire parler et écrire une langue correctement afin de pouvoir communiquer correctement. Dans le cas contraire, sans avoir appris du vocabulaire, sans savoir appris à ne pas faire de fautes grammaticales, sans pouvoir lire, écrire, parler facilement, on est rapidement handicapé dans la vie, que l'on soit analphabète ou simplement maladroit. Mais ce n'est pas de la faute des enfants s'ils deviennent analphabètes ou simplement maladroits ! L'éducation
dépend de plusieurs paramètres : Mais quoi qu'il soit, même si c'est dur de revenir à un niveau correct, rien n'est impossible si on s'en donne les moyens. Avec l'âge c'est plus dur d'apprendre. Mais ça reste possible. Et l'une des grosses barrières qu'il faut franchir lorsqu'on est adulte pour revenir à un bon niveau, c'est que l'on devient « responsable » de son éducation, alors que lorsque l'on est enfant, on ne fait en général que suivre donc on ne se pose pas trop de questions de responsabilité. Personnellement, je crois posséder suffisamment de vocabulaire, je sais parler correctement, mais ce n'est pas pour autant que je sais ce que je suis ! Et comment considères-tu ta façon de communiquer ? Normale. Même si je suis parfois timide. La
timidité est une attitude beaucoup plus nocive que l'on croit.
Chacun a droit à une part d'intimité, donc à ne
pas « tout dire à tout le monde », mais
lorsqu'on ne communique pas librement, lorsqu'on se met des barrières
ou lorsqu'on subit des barrières à la libre communication,
comme notre cerveau est fait pour analyser des informations, il analyse
coûte que coûte, même lorsqu'il n'a rien de « nouveau
à analyser ». Alors il se met à analyser des
anciennes données, des souvenirs, à se remettre en cause
plus que de raison, et le sixième sens (l'imaginaire) devient
la source principale d'information du cerveau. Je suis folle ? Ha !
Pourquoi tout de suite les grands mots ? Parce que les extrêmes
sont plus enivrants que l'équilibre ? Or on a souvent une part de notre vie « normale », en adéquation avec la réalité, puis sur d'autres sujets on se fait des idées. Et c'est dur d'arriver à déterminer précisément à partir de quand on commence à se faire des idées. Démêler l'exact de l'inexact. Et
dans la timidité, l'une des choses qui est déformée,
c'est « la place qu'on occupe dans la société ».
Mais surprise : le problème n'est pas uniquement qu'on se
bride, donc qu'on se crée un existence « trop petite ».
L'ego des timides est aussi très important dans le sens où
ses « certitudes », ses « principes »
ne peuvent pas être remis en cause. Selon
les timides, la survie passe à la fois par « ne pas
être jugé négativement par les autres et leur regard »,
et « ne pas remettre en cause mes principes ». On ne peut pas « changer » ! Quand on est sensible, on est sensible et c'est une tare toute sa vie ! La
sensibilité est comme tout : un avantage et un inconvénient.
Toujours facile à dire, toujours difficile à appliquer. La
conscience aide ! Et ça va se faire en claquant des doigts ? Certainement pas ! Il
faut du temps, et chaque fois que le cas se présente, agir avec
conscience. Et je saurais mieux ce que je suis ? L'une
des techniques pour savoir qui on est, est le choix par élimination. Mais
si ce que je n'aime pas faire, c'est me remettre en question, c'est
faire certains efforts, Tu
as touché le coeur du problème. Et au chapitre de l'utilité ? Comment
être utile ? Je pourrais me contenter de vivre pour moi ! Et pourquoi pas ? Si tu te sens en harmonie avec le reste et si ça te convient alors pourquoi chercher plus loin ? Seulement
apparemment, tu as une part de toi que l'on appelle « mauvaise
conscience » qui vient te tarauder, t'agacer, t'empêcher
de jouir tranquillement de la vie. Oui, d'où ça vient ? De la survie,
une fois de plus ! Pourquoi ? Là encore, la survie est le moteur unique de ce besoin des autres. La survie passe par de nombreux secteurs d'activités, par de nombreuses compétences, (savoir lire, écrire, réparer un objet cassé, construire, approvisionner, calculer, etc) compétences qu'il est difficile de réunir en un seul être. Aussi, on se répartit les tâches, et à plusieurs, on est plus fort. Ça
ne me dit toujours pas ce que je dois faire de ma putain de vie ! Analysons
également cette peur d'être marginalisé. Mais ce que tu qualifies de« marginalisation » n'en est peut être pas une. Peut être que la société telle qu'elle est réellement n'est pas simplement une « réunion de gens normaux », mais « une réunion de gens normaux + un tas de personnes différentes » et qui sait, le « tas de personnes différentes » représente peut être un chiffre plus important que celui des « gens normaux » ! Et alors ? Tu
cherches à faire partie de la société, et crois
être davantage insérée si tu es « normale »,
c'est à dire faire comme les « autres »
et être un robot. Pourquoi bien qu'étant potentiellement plus nombreux à être « anormaux », on cherche tous une certaine normalité ? On a tendance à chercher à être « dans la norme » parce qu'ainsi on n'a pas besoin de faire l'effort intellectuel de savoir où sont nos limites. On se contente de suivre les limites de « la norme », celles déjà empruntées par d'autres, une sorte chemin déjà tracé. C'est moins fatiguant et plus rassurant. Alors
on s'enchaînerait naturellement, on se rendrait malheureux tout
seul ? Avant,
le vote des femmes n'existait pas. Pourtant il y avait sur terre plus
de femmes que d'hommes ! Chacune se sentant trop faible pour « lutter ».
Mais lorsqu'il y a eu des réunions de femmes voulant voter, cela
a réuni des compétences, des énergies, et finalement,
avec le temps, les femmes ont eu le droit de vote. Alors il suffit de vouloir pour pouvoir ? Il
ne suffit pas de vouloir et de claquer des doigts pour que ce qu'on
imagine devienne réalité dans l'instant. Et en conclusion, je dirais que tout ce qui précède ne t'a pas dit clairement ce que tu dois faire de ta vie, comment te rendre utile, car PERSONNE ne doit te dire ce que tu dois faire, et personne ne peut te dire où doit être ton bonheur, même une personne qui te connaît bien et qui arrive d'une manière ou d'une autre à entrer dans ta tête. Car quelle que soit cette personne, ce n'est pas elle qui vivra ta vie, c'est TOI. Donc, écoute des avis différents, des avis de gens qui t'aiment, de gens qui ne t'aiment pas, ne pas avoir peur d'aller chercher des avis dont tu sais qu'il y a de grandes chances qu'ils ne te plairont pas, car on ne sait jamais, il y aura peut être à un moment une idée qui t'interpellera. Mais apprends à assumer tes propres choix sans te mettre la pression. Apprends la mesure, l'équilibre : la vie, ce n'est pas « tout » ou « rien ». On vit beaucoup plus intensément lorsque l'on comprend ce que l'on fait, même lorsque ce sont de « petites choses ». Mais il faut faire un minimum. Alors... Ose. Arrête
de te faire des idées sur tes incapacités, cultive tes
envies, et soigne tes faiblesses sans leur tourner le dos. Petits bouts par petits bouts. Ainsi tu sauras mieux qui tu es.
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