|
C'est quoi le bonheur ? Paradoxe
: il est partout, mais insaisissable ?
C'est quoi le bonheur ? Le bonheur est avant tout « un état d'esprit » symbolisant le bien être. Me voilà bien avancé... Désolé pour l'imprécision. Mais il est difficile d'expliquer ce qu'est le bonheur en peu de mots. Pour se faire une idée et éviter de se perdre en conjoncture, on peut commencer par déterminer ce qu'il n'est pas : en aucun cas le bonheur est une configuration d'événements ou une configuration matérielle précise et immortelle. ? Je veux dire par là que le bonheur serein, ce n'est pas comme une liste de commissions pour remplir un frigo, qui serait toujours identique jusqu'à la fin des temps. Ce n'est pas non plus un endroit clos bien délimité (une île déserte sous les tropiques). En un mot, le bonheur n'est pas un point précis. Pourquoi le bonheur n'est pas un point précis ? Lorsqu'on
mange toujours le même plat à midi et le soir, on finit
par ne plus apprécier de venir à table. Le cerveau se
lasse généralement des situations rigoureusement identiques :
lorsqu'il tourne trop en rond, le cerveau s'ennuie, se lasse, déprime.
Avoir atteint le « bonheur tant désiré » n'est
donc pas une garantie de « bonheur jusqu'à
la fin des temps ».
Comment puis-je faire pour atteindre le bonheur ? Le bonheur est un état d'esprit. Pourquoi ? Parce qu'avec « tout », certaines personnes continuent à être malheureuses, et qu'avec « rien » d'autres gardent le sourire et sont heureuses. Faut-il ne « rien » avoir pour être heureux ? Non, car « avoir » participe à notre survie. Mais comme nous n'avons pas tous les mêmes besoins, (certains cerveaux se lassent plus vite que d'autres, certains cerveaux ont plus peur que d'autres), notre bonheur est et restera personnel, une quête intérieure. Et cette quête intérieure relève autant de la connaissance de nos propres besoins, que de l'équilibre avec les besoins des autres. Cela fait beaucoup de connaissances à gérer ! Aussi, pour ne pas se noyer, il est important de faire un tri, un tri par importance, par valeurs dominantes. Le survisme permet de définir les valeurs dominantes des situations complexes. Cette approche permet d'établir un subtil équilibre, de ne pas mépriser certains paramètres, mais laisser de côté ceux qui n'agissent pas directement sur la mécanique. Certaines
personnes vous vendent le bonheur : « achetez cet objet
et vos soucis disparaîtront. » « Suivez
mon enseignement à la lettre, ne mangez pas ceci, buvez cela,
et tout ira pour le mieux ». En jouant l'avocat du diable, je dirais que des gens se sentent bien mieux en obéissant à quelqu'un toute la journée, qu'en étant face à eux même ! Je connais une fille qui a choisi de vivre avec une personne autoritaire parce qu'elle avait ainsi moins de responsabilités écrasantes, moins à réfléchir sans trouver de réponse : il lui suffisait de se laisser vivre ! C'est
vrai qu'un grand nombre de personnes sur terre, préfèrent
être sous les ordres de quelqu'un. L'exemple le plus répandu
est « l'ordre militaire », où l'individu
n'a pas à « se prendre la tête »,
il lui suffit d'obéir. Mais si l'ordre militaire finit par disparaître
pour une raison ou une autre, l'individu se retrouve complètement
perdu, sans but. Or, c'est ce qui arrive après un accident invalidant
ou lorsque le militaire prend sa retraite. Donc à court terme, obéir aveuglément à des ordres peut quand-même parfaitement procurer « le bonheur » ! Oui,
pour bon nombre de gens c'est le cas. Mais c'est du court terme et l'habitude
d'obéir sans réfléchir par soi-même fragilise
l'individu lorsque des changements arrivent. Que peut apporter le point de vue « surviste » dans la quête du bonheur ? Le point de vue surviste permet de déterminer facilement et avec exactitude, nos valeurs prioritaires. Et ainsi, de savoir où est notre chemin, où est notre bien être, notre bonheur. Le bonheur est-il impossible à trouver si on ne connaît pas ses propres valeurs prioritaires ? Evidemment ! Enfin... On peut tout de même être heureux sans s'être posé les grandes questions de base : qui suis-je ? Qu'ai-je ? Courge ? Mais ce bonheur là est bien fragile lorsqu'arrivent les grands chamboulements de la vie comme la vie en couple, les décès, les naissances, l'éducation des enfants, etc. Soit, mais concrètement cette quête du bonheur passe par quel chemin ? Reprenons les deux définitions de « philosophie » et de « survisme » : Qu'est-ce
que la philosophie ? Qu'est-ce
que le survisme ? Concrètement,
à chaque information nouvelle reçue par le cerveau, ce
dernier se demande si elle doit être classée dans la boîte
« assure ma survie » ou dans la boîte « n'assure
pas ma survie ». 2 possibilités de classement d'importance suivant « nos valeurs propriétaires » :
Possibilité 1 :
Possibilité 2 : La question que se pose en permanence notre cerveau (de manière plus ou moins inconsciente) est : « est-ce que cela assure ma survie ? Si « oui », je le fais, si « non » je ne le fais pas, » le survisme aide donc à la prise de conscience des valeurs prioritaires. Autre exemple : Si un militaire s'engage dans l'armée parce qu'il veut défendre « la patrie », et qu'il meurt au combat, a-t-il pour autant oublié la valeur que représente sa famille qu'il laisse derrière lui ? Non,
car sa survie, ce qui fait qu'il est pleinement lui, c'est la défense
de la valeur « patrie ». La patrie est sa valeur
dominante. La patrie = survie. Pourquoi
? Parce que même s'il meurt, la patrie survivra (selon lui, en
partie grâce à lui). Il ne se sera donc pas trompé
sur sa « survie », son harmonie. Si
par contre le militaire s'engage pour la sécurité de l'emploi
parce qu'on est en temps de paix, parce qu'il aura une bonne retraite
bien avant 60 ans, à ce moment là, le survisme permet
de comprendre que ses valeurs prioritaires sont « la sécurité ». Se
trompe-t-il ? A-t-il mal pris en considération certaines
données, certains risques ? Dans
ces deux cas, personne ne connaît d'avance l'avenir et les deux
peuvent mourir. Ce dernier point de vue est antimilitariste ! Le survisme est donc antimilitariste ? Mais ? Le survisme n'est pas « pro ou anti militariste » ! Ce n'est qu'un moyen pour comprendre quelles valeurs l'individu rend prioritaires à tel ou tel moment ! Rien d'autre. Ce n'est pas un moyen de juger l'individu, mais de le rendre conscient. C'est tout. Et c'est déjà pas mal. Pour le reste, chacun doit assumer les valeurs qu'il se donne comme prioritaires. Mais pour revenir à la question : est-ce que certains peuvent savoir où est le bonheur des autres, je pense que la réponse est « oui ». Exemple, les parents d'un enfant savent ce qui est bon pour l'enfant, bon pour son bonheur. Non.
Pourquoi pas ? Parce
que même si le parent connaît très bien son enfant,
ses goûts, son histoire, sa sensibilité, il y a tant de
paramètres qui constituent l'univers, que personne n'a le cerveau
capable de calculer toutes les possibilités, toutes les combinaisons
amenant ou non à la survie. Pourtant la mère aimante est très bien placée pour comprendre son enfant et savoir où est son bonheur ! Non, je regrette : même une mère aimante ne vit pas à la place de son enfant, ne voit pas ce qu'il voit quand il est seul en classe, quand il shoote dans un ballon, lorsqu'il est avec ses copains ou copines. Chaque individu est unique. Et même si l'enfant communique bien avec sa mère, il dira ce qu'il ressent avec son âge d'enfant, sans conscience réelle de beaucoup de paramètres. Résultat, même si l'enfant dit beaucoup de choses, il déformera naturellement certaines données, il taira ce qui lui fait honte, etc. Et ces déformations parfois très éloignées de la « réalité », amènent à des raisonnements inexacts de la mère (ou du père). T'es sûr ? Combien
de parents aimants se retrouvent néanmoins « sur le
cul » lorsqu'on leur annonce que leur enfant a fait telle
ou telle chose dans leur dos ? Alors les parents ne doivent pas servir de guide ? Les
parents ne peuvent que « faire du mieux qu'ils peuvent »,
expliquer et prévenir des dangers potentiels, être là
pour le réconfort, etc. Mais le bonheur de chacun dépend
de chacun. Donc, il ne peut pas exister de « guide » pour la vie ? Mais alors que tentes-tu de faire en répondant à la question « où est le bonheur » ? Je
ne fais qu'exprimer mon avis et ne donne aucun « ordre »
à respecter à la lettre. Mais il existe des personnes beaucoup plus intelligente que toi ou moi, qui gèrent facilement des situations complexes qui nous dépassent, qui savent mieux ce qu'il faut faire ! Qui savent où est la réalité ! Donc il n'y a pas de mal à suivre aveuglément des personnes très très intelligentes ! Si,
il y a un problème. Si l'être « extrêmement intelligent » ne te donne pas les clés pour comprendre ce qu'il comprend, si au lieu de transmettre son savoir il te donne des ordres, s'il dit « moi je sais, toi tu ne sais pas » et en reste là, c'est que cet être est finalement un ignorant, ou qu'il méprise les conséquences que cela peut avoir sur ta propre vie. D'une
manière générale, un « intelligent »
qui écrase l'autre, qui le rend dépendant, qui ne rend
pas l'autre plus fort, c'est finalement un être identique à
celui qui arrive vers toi avec une massue et qui te frappe. Pourquoi un être intelligent devrait être « généreux » en donnant de la force aux autres, en leur transmettant tout son savoir, sans limite ? La survie passe par garder pour soi ses avantages ! Sinon l'autre peut retourner l'arme contre toi, devenir aussi intelligent et te menacer ! L'intelligence n'est jamais menacée par une autre intelligence. L'intelligence, c'est connaître correctement les causes et les effets d'une situation. Et cette connaissance ne peut pas détruire autre chose que l'ignorance et l'obscurantisme. Ta définition de l'intelligence me paraît bizarre. Je ne vois pas la différence entre ta définition de l'intelligence et la définition du « savoir »... Le
savoir, c'est l'identification de causes et d'effets. Point. Ce savoir
peut être faux, inexact. Les différences sont bien subtiles... Mais je pense que l'intelligence ne supporte pas l'égalité. Un être intelligent ne cherche pas à transmettre son intelligence, il la garde pour lui. Je
crois que tu confonds intelligence et ego. Et là, il est vrai
que certains « ego » préfèrent que
le voisin soit plus bête, plus pauvre, etc. Aucune personne ne connaît précisément où sera le bonheur de l'autre, mais... Puisqu'il faut connaître ses valeurs prioritaires pour savoir où est son bonheur relatif : quelles sont les valeurs prioritaires dans la philosophie surviste ?* *Précisons que « reconnaître le survisme comme une approche rigoureuse de la psychologie » ne fait pas de celui ou celle qui l'admet, une personne dont la philosophie est surviste. Chacun reste évidemment libre de son choix de valeurs prioritaires. Les
valeurs prioritaires de la philosophie surviste sont la liberté
totale d'accès au savoir, ainsi que la liberté de communiquer
ce savoir quel qu'il soit. Se remettre en cause en permanence, ça n'aide pas à se sentir stable, à avoir des points de vue établis. « Se remettre en cause en permanence », pour toi, ça veut dire que tout le monde doit savoir retourner sa veste et renier ses convictions ? Il
ne s'agit pas d'être une girouette qui tourne au moindre vent.
Si un navigateur à voile aime seulement le vent du nord, il aura
beau s'acharner à n'aimer que cette direction, il devra faire
avec les autres vents pour avancer, sans pour autant renier sa « valeur
prioritaire ». C'est un peu « bateau » ou niais d'annoncer ce qui suit, mais il est tout de même important de le préciser : la philosophie surviste ne peut apprécier la dictature sous aucune forme. Mais elle sait reconnaître que lorsqu'une prise de décision majoritaire est impossible à obtenir (1) ou si elle nous paraît personnellement inacceptable (2), il faut savoir « lancer les dés » et accepter le résultat comme un fait. Libre ensuite de faire mieux par une autre prise de décision. (1)
( parce
que déterminer le mieux possible où est « la
survie commune» est parfois impossible) Je n'ai pas trop compris ce que tu viens de dire sur les « décisions majoritaires inacceptables »... Croire
en la démocratie directe, c'est avant tout accepter la décision
majoritaire, même si elle nous paraît absurde. Exemple concret : Je ne comprends plus rien : la philosophie surviste c'est accepter d'être esclave et ne pas réagir ? Non. Ne plus
être maître de son avenir n'est pas forcément
synonyme de déresponsabilisation. C'est juste comprendre que
nous ne sommes pas « tout puissant » et que la
force de certains éléments, supérieure à
la nôtre, méprise notre volonté. Notre survie ne
passe pas par « notre ego roi ». Jolie métaphore, mais quel est le rapport avec le bonheur ? Le bonheur personnel est un équilibre à trouver avec soi-même, une quête personnelle. Mais le monde, même celui que l'on a dans sa tête, ne se limite pas à notre nombril, à notre personne. L'humain est un animal social, qui a besoin des autres pour survivre. Son bonheur est donc intérieur, mais dépend de sa façon d'appréhender, de communiquer, de vivre avec les autres. Faux ! Les ermites se passent très bien des autres ! Soit. Mais le cerveau d'un seul humain ne peut contenir tout le savoir du monde. Il ne peut connaître toute la médecine, et pratiquer sur lui-même toute la chirurgie parfois nécessaire à sa survie. Et je ne parle pas des biens utiles et impossibles à faire soi-même faute de ressources multiples (exemple, une machine à laver). C'est une vision matérialiste ! Et si tout le monde vivait davantage en ermite, il n'y aurait pas autant de pollution sur terre ! Peut-être,
mais y aurait-il assez de place sur notre planète pour que chacun
soit ermite ? Entre
« vivre uniquement pour soi » et « vivre
totalement dépendant des autres », il faut trouver
un équilibre, propre à chacun. Un peu à l'image
de la démocratie où il faut accepter que le parti adverse
gagne lorsqu'il est majoritaire. Est-ce que ma survie est réellement menacée par la décision de la société contraire à la mienne ? En conclusion, la recette du bonheur peut se définir comme un état d'esprit constructif qui permet de survivre quels que soient les problèmes que l'on rencontre.
|
Téléchargez gratuitement ce livre numérique en format PDF ! Vous pouvez également
le visionner directement |
||